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Réduire les répercussions du changement climatique sur la santé de la population

Édition n° 123
Fév.. 2019
Politique globale de santé

Klima und Gesundheit. Le changement climatique est une réalité et, selon les scénarios climatiques, nous devons nous attendre à ce que les températures continuent à augmenter. Les répercussions sur l’être humain et l’environnement sont déjà perceptibles en Suisse.

Une analyse de l’Office fédéral de l’environnement (OFEV) sur les risques et les opportunités liés au climat montre que les répercussions négatives du changement climatique sont nettement supérieures aux quelques effets positifs – notamment sur le tourisme estival. Les risques prioritaires pour la Suisse sont l’accentuation des fortes chaleurs, l’accroissement de la sécheresse, l’élévation de la limite pluie-neige, l’aggravation du risque de crues, la fonte du pergélisol, le retrait des glaciers, la modification de la biodiversité ainsi que la propagation d’organismes nuisibles et d’espèces exotiques. Les conséquences sur l’environnement, l’économie, l’être humain et l’animal sont diverses.

Le changement climatique nuit à la santé
L’accentuation des fortes chaleurs, notamment, présente des risques pour la santé de la population. Des températures élevées nuisent aux performances professionnelles et, d’une manière générale, au bien-être. Des études de l’Institut Tropical et de Santé Publique Suisse montrent que le nombre d’hospitalisations en urgence et de décès augmente pendant les journées chaudes. Les températures extrêmes des étés caniculaires de 2003 et 2015 ont ainsi entraîné 6,9 % et 5,4 % de décès supplémentaires (principalement chez les plus de 75 ans) dans toute la Suisse par rapport aux prévisions. Des analyses de données révéleront si cela vaut aussi pour la canicule de l’été 2018 – ou si les efforts de prévention portent déjà leurs fruits.

En plus des températures extrêmes, une hausse des températures moyennes, des hivers plus doux et des sécheresses estivales toujours plus importantes ont aussi des répercussions sur la santé humaine : la charge d’ozone estivale augmente, les conditions sont plus favorables à la survie d’organismes nuisibles (tiques et moustiques, p. ex.), et le prolongement de la saison pollinique pèse sur les personnes allergiques.

Comment réduire les conséquences sanitaires du changement climatique ? La priorité est la réduction des émissions de gaz à effet de serre. En ratifiant l’accord de Paris sur le climat, la Suisse s’est engagée à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 50 % par rapport au niveau de 1990 d’ici 2030. Dans le meilleur des cas, tous les efforts déployés, aussi gros soient-ils, permettront de limiter à seulement 1,5° C le réchauffement de la planète. Une stratégie d’adaptation adéquate est donc dès à présent nécessaire. En mars 2012, le Conseil fédéral a promulgué les objectifs et les champs d’action de sa stratégie d’adaptation au changement climatique, qui fixe un cadre pour l’action coordonnée des offices fédéraux. Le plan d’action correspondant (2014-2019) résume 63 mesures d’adaptation des offices fédéraux, qui concernent les secteurs suivants : aménagement des eaux, risques naturels, agriculture, foresterie, énergie, tourisme, gestion de la biodiversité, développement territorial et santé.

Collaborer est indispensable pour le secteur de la santé
Les mesures d’adaptation dans le secteur de la santé sont axées sur la protection de la population lors des vagues de chaleur, la surveillance et le dépistage précoce des maladies infectieuses à transmission vectorielle (FSME, borréliose, etc.) et la surveillance des espèces de moustiques exotiques potentiellement vectrices de maladies. La mise en œuvre des mesures n’est qu’en partie du ressort de l’OFSP. L’OFSP conçoit des supports d’information sur la manière de se protéger en cas de chaleur pour la population, les professionnels et les autorités. De plus, l’office surveille les maladies infectieuses à transmission vectorielle. En revanche, il incombe à l’OFEV de suivre les espèces de moustiques exotiques potentiellement vectrices de maladies (ex. : moustique tigre asiatique en tant que vecteur potentiel du virus de la dengue, du chikungunya ou Zika).

La protection de la santé de la population passe par la collaboration des offices fédéraux. La coordination de ces activités est assurée par le Comité interdépartemental Climat (CI Climat). Le National Centre for Climate Services (www.nccs.ch) coordonne l’élaboration d’une base de connaissances sur mandat de la Confédération.

Sources :
Risques et opportunités liés au climat. Une synthèse à l’échelle de la Suisse. OFEV 2017
Adaptation aux changements climatiques en Suisse. Plan d’action. OFEV 2014 (aussi en français)

Prévenir les décès et maladies liés à la chaleur

À la suite de la canicule de l’été 2003, l’OFSP avait déjà élaboré, en collaboration avec l’OFEV, une campagne d’information sur le comportement à adopter en cas de chaleur. Des brochures et des posters attirant l’attention sur les dangers des vagues de chaleur avaient été créés. Ces supports ont été remaniés en 2016.

Sur mandat de l’OFSP, l’Institut Tropical et de Santé Publique Suisse (Swiss TPH) a en outre développé une « boîte à outils » pour aider les autorités cantonales à gérer les vagues de chaleur. Outre les mesures de sensibilisation de la population aux effets de la chaleur sur la santé et les formations destinées aux acteurs du système de santé, la gestion des fortes chaleurs par les services sanitaires cantonaux est un aspect important. De plus, des mesures doivent être prises à long terme pour réduire les îlots de chaleur urbains et doter les bâtiments de solutions de climatisation économes en énergie. L’aménagement du territoire et l’architecture contribueront ainsi de manière essentielle à la protection de la santé face à l’accentuation des fortes chaleurs.

Contact

Esther Walter, section Politique nationale de santé,


Martina Ragettli, département Environnement et santé, Institut Tropical et de Santé Publique Suisse,

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